Pour mener à bien cette politique publique, la ville de Nouméa s’appuie depuis 2006 sur son Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD).
C’est quoi, le CLSPD ?
Il s’agit d’une instance placée sous la présidence du maire de Nouméa. Elle réunit les représentants de l’État, de la justice, de la police nationale, des directions du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, de la province Sud et de la ville de Nouméa.
Le CLSPD permet d’échanger, d’analyser les problèmes recensés, de fixer des objectifs et de définir les actions concrètes à mettre en œuvre. Ces actions sont inscrites dans un contrat local de sécurité (CLS) passé entre la Ville et ses partenaires.
Que prévoit le contrat local de sécurité de Nouméa ?
Ce dispositif permet d’organiser un suivi actif et permanent avec tous ceux qui, au plan local, sont en mesure de contribuer à la sécurité et à la prévention.
Ce document consiste en un engagement des parties prenantes pour une durée de cinq ans.
Le CLS actuellement en vigueur couvre la période de 2021 à 2025. Il s’agit du troisième contrat de la Ville de Nouméa.
Conformément à la stratégie nationale, il vise trois champs d’actions prioritaires :
- les actions à l’intention des jeunes exposés à la délinquance (soutien à la parentalité, lutte contre les addictions et le décrochage scolaire, alternatives citoyennes, etc.) ;
- les actions d’aide aux victimes ;
- les actions pour améliorer la tranquillité publique (vidéoprotection, lien police-population, etc.)
Le CLS de Nouméa se compose de 20 fiches actions. Sur la base d’un état des lieux, chacune de ces fiches fixe des objectifs, une population cible et une opération spécifique. Il peut s’agir d’une action existante qui sera renouvelée ou d’une action nouvelle. Les fiches actions posent également le financement de chaque action, lequel peut être partagé entre plusieurs institutions ou porté uniquement par ville de Nouméa.
Quelques exemples d'actions
Fiche action n° 1 : la prévention du décrochage scolaire chez les élèves du CP à la 3e
Portée actuellement par la direction de la Protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (DPJEJ), service éducatif de prévention et d’insertion (SEPI), et co-financée par la Ville avec la Nouvelle-Calédonie et la province Sud, cette opération a permis de mettre en place des éducateurs spécialisés dans cinq collèges et treize écoles primaires. En 2020, 327 collégiens et 86 élèves du primaire ont ainsi pu être suivis.
Fiche action n° 2 : la prévention spécialisée dans les quartiers
La Ville de Nouméa a commencé à créer des postes d’éducateur de rue dans les années 1990 afin de trouver des solutions pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification et errant dans la ville. La prévention spécialisée compte désormais 14 éducateurs de rue qui accompagnent plusieurs centaines de jeunes âgés de 12 à 26 ans. Cette action est financée à 100 % par la Ville pour un montant d’environ 100 millions de francs par an.
La prévention de la délinquance en chiffres
La Ville de Nouméa consacre chaque année des crédits importants en faveur de la prévention :
- environ 800 millions de francs au titre de la prévention primaire, qui s’adresse à tous les publics et consiste à animer les quartiers, proposer des activités sportives, culturelles, etc. ;
- environ 150 millions de francs au titre de la prévention secondaire, qui cible les jeunes déscolarisés et détectés comme fragiles avec des dispositifs tels que des éducateurs de rue ;
- environ 4 millions de francs au titre de la prévention tertiaire qui s’intéresse aux personnes condamnées après un passage à l’acte.