La sculpture comme levier d'insertion professionnelle

Publié le 15 décembre 2022

C’est le fruit de trois mois de travail, d’apprentissage, d’échanges, de difficultés aussi… Ce mardi 13 décembre, les jeunes ayant participé au chantier d’initiation organisé par la Ville ont dévoilé les quatre œuvres monumentales qu’ils ont sculpté.

Ils s’appellent Gregory, Amaury, Gabriel… Quinze jeunes Nouméens âgés de 16 à 26 ans, aux parcours difficiles et semés d’obstacles, ont participé de septembre à décembre à un chantier d’initiation mis en place par les services de la ville de Nouméa.

Et ce chantier était un peu spécial : en plus de durer trois mois (contre trois semaines habituellement), il était dédié à la sculpture et animé par l’artiste Melëm Tiaou : « Ce n’était pas évident, il y a eu les aléas du temps et de la vie des jeunes. Il a fallu les rattraper des fois, mais il y a eu beaucoup d’échanges et beaucoup de gens qui ont cru en ce projet », a précisé Victor Obade, encadrant technique d’insertion au sein de la direction de la politique de la ville, avant que les 7 jeunes présents ne dévoilent les quatre sculptures sous les applaudissements nourris des adjoints au maire Chantal Bouyé, Warren Naxue et Pascale Servant.  

La biodiversité : symbole de vie et d’espoir

Ce chantier d’initiation, qui a démarré le 14 septembre dernier, a transformé le caïlcédrat centenaire qui trônait devant l’hôtel de ville - qui était mort depuis plusieurs mois et avait dû être abattu pour raison de sécurité - en quatre sculptures monumentales de trois mètres de haut dont les motifs hyperréalistes sont inspirés de la nature calédonienne : baleine, tortues, fleurs, cagous, papillons, lézards, ou encore colombes et raies manta… Autant de symboles d’harmonie, de paix, de liberté et de voyage sculptés avec soin et précision.

« On est trop fiers, on a tenu le coup », souffle Gabriel, qui confie avoir appris à manier la massette et les ciseaux à bois, mais surtout « la patience, bien penser, tracer… » Après cette première expérience de formation pour certains, les jeunes repartent avec une attestation. « C’est un premier pas, confie Gregory Alacchi, chef du service Vie de la Cité. C’est le début de leur parcours d’insertion à l’employabilité porté par la Ville. Ce chantier a éprouvé leur capacité à s’engager et nous allons, avec les éducateurs de rue qui les suivent, leur proposer d’autres dispositifs ».

Le début du parcours

Un travail qui touche particulièrement Warren Naxue, 7e adjoint au maire chargé notamment de la jeunesse, qui a tenu à encourager les jeunes présents : « On va valoriser votre travail, vos œuvres vont être exposées en ville et, tous les jours, des gens vont les voir. Le travail que vous avez fait a du sens, quand on regarde les symboliques que vous avez sculptées, on voit bien que vous avez puisé dans l’énergie de cet arbre qui a dépassé les 100 ans. Là, ce n’est que le début de votre vie, de votre parcours. Je suis très fier de vous ».