L'histoire de Nouméa

Nouméa s'est développée sur une presqu'île découpée par des baies offrant 160 km de littoral. Depuis sa fondation en 1854, la ville n'a cessé de se transformer pour devenir une capitale rayonnante et attractive. Tour d'horizon des grandes périodes qui ont marqué son expansion.

De Port-de-France à Nouméa, naissance d'un chef-lieu (1854-1879)

En 1854, le capitaine de vaisseau Tardy de Montravel choisit d'établir un nouveau poste militaire fortifié dans la baie qu'il a nommé « Numéa ». Baptisé Port-de-France, le site exige de grands travaux d'aménagement qui débutent avec l'édification du fort Constantine. Au pied du bâtiment, la population civile s'installe progressivement.

En 1858, le premier plan de la ville est connu sous le nom de plan Coffyn. De grands chantiers sont lancés pour faire face à deux défis : d'une part, combler les marécages et trouver des terrains plats pour construire des maisons, d'autre part, approvisionner en eau la population de cette presqu'île sans rivière.

En janvier 1877, la conduite d'eau de Yahoué est mise en service. Les travaux d'arasement de la butte Conneau, qui ont duré vingt ans, sont achevés en 1879. Ces matériaux ont ensuite servi à remblayer une grande partie du centre-ville d'aujourd'hui. Les condamnés au bagne sont alors la cheville ouvrière de la construction de la ville.

Entre-temps, le 2 juin 1866, Port-de-France a pris le nom de Nouméa, pour éviter toute confusion avec Fort-de-France, ville située en Martinique.

Nouméa, qui a rapidement gagné sa position de chef-lieu, devient une commune à part entière en 1879.

L'émergence des premiers quartiers (1880-1903)

Comme des impôts fonciers sont établis sur les terrains du centre-ville, des Nouméens font l'acquisition de lots à la périphérie de celui-ci, ce qui donne naissance à divers quartiers, tels que la Vallée-de-l'Artillerie ou la Vallée-de-l'Infanterie qui deviendra la Vallée-des-Colons.

Se développent également le Faubourg-Blanchot, du nom de son propriétaire Barthélémy Blanchot, les deux Vallée-du-Tir, qui désignent l'ancienne anse Constantine, ou encore la baie de l'Orphelinat.

Les travaux au début du XX^e siècle (1910-1936)

Le développement de la ville s'organise principalement, après 1910, autour du pôle industriel représenté par l'usine des Hauts Fourneaux à Doniambo.

De graves difficultés économiques, suivies du premier conflit mondial, mettent un frein aux grands travaux dans la ville. Il faut attendre 1931 pour la poursuite des remblais et l'aménagement du port.

En 1936, les travaux de remblai de la baie de la Moselle et le prolongement de l'actuelle avenue de la Victoire sont achevés, tandis qu'une digue est construite pour relier Montravel à Ducos.

La présence américaine (1942-1946)

Le 12 mars 1942, 17 000 GI's débarquent à Nouméa, sous le commandement du général Patch. De grands chantiers s'ouvrent alors dans le sud de la presqu'île pour permettre l'installation du quartier général et des services de l'armée américaine.

L'espace urbain s'accroît de 13% en moins de trois ans ! Des zones comme le Receiving, Motor Pool, l'Anse-Vata ou la baie des Citrons se développent en devenant, pour un temps, des camps militaires très actifs.

L'essor de l'après-guerre (1945-1972)

Nouméa se dote de son premier projet d'urbanisme d'intérêt général en 1949, établi par l'architecte Paul Pascalon qui entreprend la modernisation pragmatique de la ville. Le quartier de Rivière-Salée est asséché et remblayé par des scories provenant de la Société Le Nickel (SLN).

Dans les années 1970, le « boom du nickel » attire la main-d'œuvre et fait converger vers la ville des populations de plus en plus nombreuses, en partie à l'origine de son rang actuel de commune la plus peuplée de Nouvelle-Calédonie. C'est l'époque de la construction de la cité de Pierre-Lenquette à Montravel, des tours de Saint-Quentin au nord de la commune et des tours de Magenta. En 1972, l'île Nou (actuellement Nouville) est reliée à Nouméa par une digue.

Jusqu'aux années 2000

Sur la façade maritime, la baie de la Moselle fait l'objet d'un grand chantier d'assainissement entre 1975 et 1989, tandis que le port autonome, créé en 1968, est en constante évolution.

En 1979, les travaux de la Savexpress débutent à Koutio pour améliorer la circulation entre Nouméa et les communes de Dumbéa et Païta qui ne cessent de se développer. De nouvelles zones de concentration urbaine apparaissent, comme celle de Tina-sur-mer.

Aujourd'hui, avec près de 100 000 habitants, Nouméa s'inscrit dans une dynamique tournée vers un développement harmonieux et éco-responsable. Pôle économique essentiel du territoire, tant sur le plan commercial qu'industriel, la ville souhaite favoriser l'émergence de filières innovantes et s'affirmer comme le pôle tertiaire de l'agglomération. Elle s'appuie également sur ses forts atouts patrimoniaux et touristiques, ainsi que sur sa vitalité culturelle et sportive.

Le blason de Nouméa

 

Créé dans sa première version en 1976, puis modifié en 1982 et en 1992, le blason est composé :

• du cagou comme emblème de la Nouvelle-Calédonie ;
• d'une caravelle, la Constantine, qui symbolise les débuts historiques de la ville et sa fonction portuaire ;
• de deux hippocampes qui rappellent que Nouméa est une presqu'île entourée par la mer et abritant un écosystème fragile.

Source : Nouméa, de 1854 à nos jours, de Christiane Terrier et Véronique Defrance, éd. Ville de Nouméa